C’est en France que Yoshimi Futamura, née en 1958 à Nagoya, a pu se réaliser comme artiste. Loin de tout conservatisme, elle a su inventer un langage contemporain où s’inscrivent de façon silencieuse les mythes d’origine. A partir de la forme primaire du cocon et de l’enroulement, elle a développé tout un vocabulaire de vasques, de cercles posés de champ, de disques et de bulbes qui la conduisent aujourd’hui à ces formes déchirées, mouvementées, tempétueuses parfois, qui affirment avec force et aérodynamisme le sens profond de la matérialité.
Paula Bastiaansen née en 1953, est la révélation néerlandaise. Elle nous propose un univers de formes en apesanteur, à la fois vigoureuses et légères, translucides, évoquant les rythmes de la nature, le mouvement dynamique d’un tourbillon de matière blanche ou colorée, celui de la houle et des ouragans, du vent et des envols… Et il est clair que sa technique pourvoyeuse de formes est avant tout au service d’une quête personnelle, celle de l’expression des énergies vitales, du mouvement, des poussées, des processus continus de croissance et de développement.
Gustavo Perez est né à Mexico en 1950. Il est l’un des céramistes les plus connus, sinon le plus célèbre, de son pays. Sa formation en céramique portant à la fois sur le design et sur l’artisanat, c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers le contenant. Mais ses contenants ont toujours des allures de sculpture. Ainsi demeure-t-il un classique explorant en permanence des voies nouvelles. Mais l’essentiel de son œuvre est constitué de thèmes plastiques, de constructions et de déconstructions, de pliage et des compressions, qui le mettent sur le même plan que les sculpteurs de l’abstraction. Les céramiques présentées ici ont abandonné les incisions brèves ou longues dans l’argile, très caractéristiques de son travail, pour des motifs graphiques de large facture qui accompagnent de façon dynamique la recherche du mouvement manifesté dans ses formes.
Parallèlement à la biennale, le Sel et l’Hôtel de Ville exposent deux artistes à travers deux expositions individuelles.
Le Sel a choisi d’exposer une photographe sévrienne, Carole Martin, qui présente un reportage inédit consacré aux « métiers de la céramique » abrités par la Cité de la Céramique. L’hôtel de Ville présente une autre sévrienne, Nathalie Domingo, céramiste de renommée internationale, formée à Sèvres.
Espace Galerie du Sel du 18 mai au 13 juin
Témoin privilégié de la transformation des matériaux en véritables oeuvres d’art, Carole Martin met en lumière, à travers cette exposition, le lien étroit entre Matières et Métiers. Photographe indépendante ayant longtemps voyagé et travaillé à l’étranger, Carole Martin se consacre désormais aux reportages de proximité. Sévrienne depuis dix ans, elle s’est intéressée aux différents métiers abrités par la Cité de la céramique. Entre 2013 et 2015, elle s’est rendue régulièrement sur ce site, dont elle a visité les différents ateliers pour suivre le parcours et l’évolution des matières brutes entre des mains expertes. Du moulage au tournage, à l’émaillage, à la peinture et à la gravure, ce reportage inédit consacré aux « métiers de la céramique » a donné lieu à quatorze portraits documentés, publiés dans les pages du journal municipal, Le Sévrien.
Mezzanine de l’Hôtel de ville, du 17 mai au 3 juin
Nathalie Domingo puise son inspiration aux sources de la nature, des écorces fragiles aux profondeurs des océans. Cette artiste française travaille la porcelaine de manière décomplexée, n’hésitant pas à bousculer la matière : superposition de fils de porcelaine granités de sable pour ses coupes végétales ; travail de la matière et de la couleur pour son panneau mural a taste of chaos. Elle cuit et recuit la porcelaine jusqu’à la limite, la déchirure, la rupture. Cela lui permet d’exprimer autrement ses effets de texture, de couleur, de finesse, créant ainsi une œuvre singulière et sensible. Nathalie Domingo a choisi la porcelaine de coulage pour sa générosité. En effet, même si c’est la matière la plus difficile à maîtriser, et qu’elle est parfois capricieuse, la porcelaine offre à qui veut bien la regarder avec attention des possibilités infinies de création. Cette passion de la matière, elle a choisi de la partager au sein de son atelier, où elle enseigne depuis 2005 à un public d’amateurs et de professionnels.
ArtCéram 2018 / du 17 mai au 3 juin
Avec le concours de la Mairie de Sèvres, l’association ArtCéram présente au SEL la sixième édition de sa Biennale Internationale de Céramique Contemporaine.
Pour les amoureux du feu cette biennale est devenue incontournable. Elle accueille une quarantaine d’artistes et affiche un vrai succès, aussi par l’ampleur croissante de la participation de céramistes étrangers : le Brésil, l’Inde, le Mexique et la Russie viennent se joindre aux pays européens déjà habituellement présents. Elle reste heureusement fidèle à la vocation d’éclectisme qui a présidé à sa naissance et fait place au goût de la nouveauté. Jean-Francois Juilliard, critique d’art et collectionneur.
Le Sel de Sèvres • 47 Grande Rue • 92310 Sèvres
Vernissage jeudi 17 mai – à partir de 18h30
Exposition du 17 mai au 03 juin 2018
3 Invités d’honneur – 40 artistes céramistes
Parcours off inédit – espace Galerie du Sel – Mezzanine de la Mairie
ArtCeram2
Président
Françoise RUSSO MARIE
Association ArtCeram2
105 rue des bruyères • 92130 Sèvres
artceramforever@gmail.com
Tél : +33(0)6 72 78 57 95
